02/02/2014

Ariège-Argentine : Le silence

Juillet 2013
Sujet 3 : Le silence
Dessins : Olivier Tenedor



Le chat de ville et le chat des champs

Le silence m'endort et je ne dors pas
Un brouhaha de tous les diables dans ma tête de carnaval
Le silence m'endort et cette nuit c'est le bruit qui me retient dans une ennuyeuse veille
Dire que j'ai tant sommeil
Le silence m'endort mais là je ne dors pas
C'est la ville qui me traîne dans des nuits sans corneille
C'est assez goûté des festins d'Ortolans sur les tapis d'Ottomans
Demain je m'en retourne aux champs.

Le silence m'effraie et je ne dors pas
Un vide sidéral autour de moi comme un gouffre abyssal
Le silence m'effraie et cette nuit sans fin me retient dans une inquiétante veille
Dire que j'ai tant sommeil
Le silence m'effraie et là je ne dors pas
C'est la campagne qui martèle les heures de ces nuits sans soleil
C'est assez vérifié des douceurs angevines du haut du campanille
Demain je m'en retourne en ville.


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Quand un Breton s'endort, il compte les poissons
                                      L'océan qui l'entoure lui fait une prairie
                                      De milliers d'algues vertes et de raies fleuries
                                      Comptine n'est besoin, lorsqu'on naît moussaillon.

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Le Dormeur de Calvi 

C'est un trou de saumure où danse une galère
Accrochant follement aux algues des haillons
D'argent ; où le soleil, de la Balagne fière,
Luit : c'est le fanal d'un petit moussaillon.

Un marin jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais plancton bleu,
Dort ; il est couché dans le sable, dévêtu,
Pâle dans son lit vert où l'hydrosphère se meut.

Les pieds dans les spongiaires, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les embruns ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dessous la mer, la main sur la poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

(pastiche Le Dorveur du Mal de Armur Thimbaud)




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