23/11/2015

Journée rencontre avec André Velter

_
2 temps
3 mouvements
¯
André
     Velter


...voyageur, poète, éditeur...

« Inséparables jusqu'au bout, la route,
la poésie et la vie se font escorte »
                                            A.Velter



Jeudi 3
décembre 2015 

18h
Entretien à la librairie Ombres Blanches,
précédé d'une (re)lecture musicale :
Mili Rousseau (voix) et Pierre Moretti (batterie)


Sur son site internet, sa biographie la plus brève indique : "André Velter, né en 1945, voyageur." L'identité est déclinée et "voyageur" supplante l'habituel "écrivain" ou "poète".
La poésie est vécue et son verbe va de l'avant. Ses nombreux voyages l'ont mené, entre autres, en Afghanistan, en Inde, au Népal et au Tibet. Sa poésie est traduite dans 27 langues. Il a également écrit plusieurs essais, a traduit Adonis, Fernando Pessoa, Sayd Bahodine Majrouh et Talisma Nasreen, a animé l'émission Poésie sur parole sur France Culture de 1987 à 2008, publié des chroniques littéraires dans Le Monde et dirige la collection Poésie/Gallimard depuis 1998. André Velter s'est, par ailleurs, livré à de nombreuses collaborations artistiques notamment avec Velickovic, Claude Guerre, Louis Sclavis, Jacques Bonnaffé, Gaspar Claus, Pedro Soler, Bartabas ou encore Ernest Pignon-Ernest et de nombreux spectacles et récitals attestent de l'importance qu'il accorde à l'échange et à la poésie à voix haute.

Nul entre-deux dans la poésie d'André Velter, mais une union des contraires.
Ce n'est pas une réalité teintée d'imaginaire ou un imaginaire qui puise dans la réalité, c'est, à forces égales, un imaginaire musclé et une réalité puissante.
Dans un éclair de feu, sur un tempo presto, taillant dans le vif, sa poésie se déploie aux quatre horizons, perturbe les clepsydres et s'installe dans la durée.
André Velter, poète, voyageur, largueur d'amarres, dompteur d'oxymores, redresseur de paradoxes,  "désarpenteur" d'étendues, démultiplicateur de lieux et de formules, toujours dans le passage, demeure dans le mouvement, embrassant la chair du monde. Qu'il marche ou qu'il galope, ses sens en éveil se dérèglent autant qu'ils s'accordent. Plus vite que son ombre, il adopte à rebours la marche du soleil. Il prend visée aux lisières de l'infini, le corps tendu vers l'impossible et sa cible pourrait bien être le point de départ, dans la plénitude d'un vide originel, d'un chant plus vaste qui n'aspire qu'à l'échange, au corps-à-corps, à la rencontre de chair et d'os avec le vivant, le vivace, et dans l'impermanence d'un instant tonique. Et par ricochet d'adresses multiples, cette poésie-là est une invitation à ne pas rester statique, à nous mettre en marche. C'est de la vie qui nous replonge dans la vie en nous remettant sur les rails.
Qu'elle entre en résonance avec les cordes frottées de Pedro Soler ou de Gaspar Claus, les gestes vifs et précis d'Ernest Pignon-Ernest ou ceux amples et minutieux de José Tomas, la poésie d'André Velter a du grain, de la voix, et poursuit une ligne droite qui accueille les soubresauts de la vie, ce réel inouï.

Journée organisée par les étudiants
du master Métiers de l'écriture de l'Université Toulouse II,

Crédit photo : Sophie Nauleau // Création graphique : © 2015 Maxime Cattiau