Il
est une chose difficile à expliquer. Alors que la petite promenade
autour de chez soi est toujours un plaisir, d'autant plus lorsque
l'on a le choix entre la piste en forêt et les hameaux en hauteur
qui offrent un panorama idéal, il faut sans cesse au préalable
vaincre l'envie de rester à la maison. On sait que l'on se sentira
mieux pendant et après la marche, le corps et l'esprit revivifiés,
et pourtant, il est compliqué de se décider à sortir. Peut-être
pourrait-on expliquer cela par la propension de l'homme à la paresse
et au malheur. C'est comme choisir entre se préparer une jolie
assiette, même lorsque l'on est seul, ou céder à la tentation de
se commander une pizza, qui aussitôt mangée nous pèsera sur
l'estomac. Le temps, ça se prend, le bonheur, ça se fabrique.
Chaque jour résister à la neurasthénie ambiante, à la pesanteur,
à la monotonie, au sentiment d'urgence qui rôdent. Chaque jour
marcher un peu plus. La marche est un acte de résistance.
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